Après les nombreuses campagnes de lutte contre l’utilisation de la fourrure, il semble que les professionnels du domaine commencent à se sentir concerné. J’en tiens pour preuve une photo de la vitrine d’un fourreur prestigieux (jugement porté suite au nombre de zéros élevé des prix des manteaux) :
Ce fourreur situé rue du Faubourg Saint Honoré doit essayer de faire passer un message au moyen de ses mannequins rouge sang, qu’on dirait fraichement écorché. En effet ceci rappelle curieusement les campagnes d’affichages des anti-fourrures qui représente souvent des animaux après prélèvement de la fourrure.
Plusieurs explications se présentent si l’on considère ce point. La première explication est une absence de corréllation totale entre les deux et le concepteur de la vitrine a juste souhaité faire passer un message du type :
Pour éviter les coups de soleil, mettez des manteaux de fourrures
Cette explication aussi séduisante soit-elle semble peu probable. Les fourreurs connaissent leurs adversaires et la lutte et sans merci. Quel est donc alors le message ?
J’avoue que la question est difficille, on pourrait par exemple y voir le fait de rappeler l’argument nature :
Les femmes n’ont pas de fourrure donc elles en empruntent.
L’argument quoi que simpliste se tient.
Une autre hypothèse est l’utilisation d’une métaphore :
Nos clientes sont des écorchées vives. Oui, on a tué des bêtes, mais nos manteaux sont si beaux qu’il n’est pas possible d’y résister.
Enfin, ma dernière carte sur ce sujet est le rapprochement avec les campagnes de prévention du tabagisme. Ces dernières ont recouvert les paquets de cigarettes de message du type “Fumer tue”. Il y a peut être là une sorte de transposition :
La fourrure tue.
Libre au client à qui on a fourni ce message de passer son chemin. Ce fourreur essaye peut-être simplement de soulager sa conscience en faisant porter la responsabilité sur les clients.