Un remède de cheval pour l’armée

Le livre blanc sur l’armée a été publié récemment et quelque chose comme 54000 suppressions de postes et des dizaines de fermetures de bases sont planifiées.

La pilule ayant du mal à passer, le secrétaire d’état à la défense et/ou le président ont tenté une opération marketing en envoyant le secrétaire d’état au Liban pour discuter avec les soldats de la FINUL. L’opération est relayée sur France Info et le journaliste (usant là du peu de libertés qui lui reste) déclare que les soldats sont peu bavards. Il ne cite bien sûr pas le plan de restructuration pour aider à comprendre ce mutisme. Le reportage se poursuit par cette phrase du secrétaire d’état :

Il faut prendre le pouls … il faut être proche de la base

Après avoir annoncé un tel changement, ça doit être difficile d’être proche de la base. En plus, avec toutes les fermetures de bases on ne sait plus trop bien où elles sont, les bases. Il vaut mieux aller au Liban trouver des soldats. Là-bas, ils ne sont pas prêt de partir.

Un bel exemple de courage

Le Monde publie sur son site un article relatant la visite dans une classe de Alice Guéna, la présidente du Mouvement d’affirmation des jeunes gais, lesbiennes, bi et trans. Intitulé “J’avais jamais vu un homosexuel”, il détaille les réactions d’une classe de BEP lorsque Alice Guéna les pousse à parler de l’homosexualité.

Rien de bien neuf sur les réactions des élèves, mais le courage de l’intervenante est vraiment impressionnant. Se pointer devant une classe de mécanique (tiens un cliché), porter la discussion sur ce terrain, encaisser des propos pas vraiment agréable, ne pas s’énerver et répondre juste pour faire rebondir la discussion, ça m’inspire le respect.

Du respect, j’en ai d’ailleurs perdu pour une catégorie de personnes, les lecteurs du Monde. Je leur attribuais des qualités d’ouverture et de tolérance plus élevées que la moyenne, mais les commentaires de l’article m’ont fait changer d’avis tant la part des gens qui condamnent l’initiative est importante. Un prix du commentaire tout de même à “Gut&Berg” :

Alice Guéna fait preuve d’un courage que tous les machos de la terre ne connaissent pas. Bravo à elle.

Même pas vrai

Le président français, son gouvernement, son parti politique, sa femme ont tenté de faire passer la pillule de la visite de Khadafi en annonçant la signature de contrats pour 10 milliards d’euros. Que nenni, il s’agissait en fait (pour une très grosse partie) d’un protocole d’accord pour des négociations exclusives avec la France notamment dans le domaine de l’armement.

M. Sarkozy, le chef des farcs voudrait investir de l’argent en France, il peut venir manger à l’élysée ? Ah pardon, en fait ce n’est pas de l’argent qu’il veut envoyer en France c’est de la cocaine.

La France et la journée des droits de l’homme

Notre président a décidé de féter la journée des droits de l’homme en se focalisant sur un aspect précis, la discrimination. Oui, la discrimination est un problème terrible qui présente de nombreuses formes et porte sur des aspects très divers de la personne humaine :

  • Couleur de la peau
  • Sexe
  • Taille
  • Marque des lunettes

Sur ce dernier point, on le sait peu mais l’attitude des gens face aux porteurs de Rayban lors de leur jogging les obligent d’ailleurs parfois à s’entourer de gardes du corps.

Conscient de ce grave problème, notre président a donc décidé de profiter de cette journée pour dénoncer une des discriminations les plus incidieuses qui soit : la discrimination par de l’argent. Cette attitude courageuse est tout à son honneur. Il est complétement injuste que l’on ne reçoive pas quelqu’on capable de vous signer 10 milliards d’euros de contrats sous le prétexte fallacieux qu’il a dans un passé plus ou moins lointain tué des innocents par dizaines. La France est grande, magnanime, elle sait pardonner.

Pardon, la France de M. Sarkozy sait pardonner quand les milliards sont à la clé, quand les grands patrons, invités à l’Élysée, peuvent s’engraisser au propre comme au figuré.

Même au sein du gouvernement, la réception en grande pompe de Khadafi le jour même de la journée des droits de l’Homme ne passe pas. Rama Yade réagit ainsi :

Le colonel Kadhafi doit comprendre que notre pays n’est pas un paillasson sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s’essuyer les pieds du sang de ses forfaits.

J’imagine bien Sarkozy répondre :

T’inquiète pour le paillasson, on mettra des billets de 500€ pour couvrir les taches.

Après les franchises médicales, les tests ADNs, j’ai encore une fois mal à ma France.

Ariane et Barbe-Bleue, Fermez le rideau

Je sors d’une représentation de Ariane et Barbe-Bleue qui n’a pas été épargnée par les critiques tant au niveau de la musicalité que de la mise en scène. Je passerais complètement le premier aspect pour me concentrer sur le travail de madame Viebrock. On peut s’offusquer de cette réalisation sur plusieurs modes :

  • En mode radin, cela peut donner :

Quoi ? une place à ce prix là pour voir une friche industrielle post-communiste.

  • En mode hardcore gamer :

Pas mal, la minimap à droite mais bon ça n’aide pas à jouer.

  • En mode bouché :

J’ai rien compris, c’est la suite d’X-men ? elle soigne les blessures du mec à distance là ?

Bon, j’arrête les plaisanteries reservées aux pauvres ères ayant vus ce spectacle pour retomber dans une critique un peu plus argumentée. La mise en scène est minable. Euh, non ce n’est pas argumenté ça. Je reformule. Elle est nulle. Exemple, le texte est très très descriptif :

Et je te prends dans mes bras !

Dans l’absolu, rien à dire, bien chanté ça peut être interessant mais alors quand le personnage qui dit ça est à 10 mètres de celui qu’elle est censée enlacer, cela fait désordre (cf le mode bouché). Je conçois qu’un metteur en scène prenne des libertés avec le texte mais si cela sert sa mise en scène. Dans le cas de Ariane et Barbe Bleue par Mme Viebrock, ce genre de décalage semble complètement arbitraire.

Pour ce qui est du décor, c’est un espèce de loft post industriel sans les fringues de Loanna. D’ailleurs pour renforcer cette composante people, des images filmés de la représentation sont diffusées sur un écran géant occupant le côté droit de la scène (cf mode hardcore gamer).

Bref, une mise en scène déplorable, un décor et des costumes d’une laideur impressionnante (cf mode radin). J’ai donc essayé de fermer les yeux pour apprécier la musique. Malheureusement, je me suis couché trop tard hier et j’ai donc failli m’endormir. La prochaine fois, je demande à ce que l’on ferme le rideau ou alors devenu prudent je prends mes lunettes de soleil.

Ce n’est en effet malheureusement pas la première fois que l’Opéra de Paris présente des réalisations aussi minables et prétentieuses. Je me souviens notamment d’un Iphigénie en Tauride où le metteur en scène semblait se moquer de l’oeuvre. J’ai d’ailleurs eu la même impression aujourd’hui. Lors d’une des scènes les plus dramatiques, les femmes chantent :

Ouvrez-lui la porte, pour l’amour de Dieu

L’écran géant quant à lui affichait au même instant :

Au clair de la lune …
Ouvrez-lui la porte, pour l’amour de Dieu

Révélateur. Ce n’est peut-être pas encore du grand Guignol mais l’ami Pierrot est déjà là.

Sarkozy veut priver les enfants ayant des parents malades de Noel

Ce titre est injuste car partiel et incomplet. J’aurais du écrire :

Sarkozy veut priver les enfants ayant des parents malades de Noel pour pouvoir soigner les personnes agées.

En effet, le président a annoncé fin juillet la création d’une franchise médicale pour lutter contre la maladie d’Alzheimer. Cette mesure prévoit de faire payer jusqu’à 50 euros par an, les assurés sociaux ayant eu recours à des soins ou à des médicaments. Un tollé, comme d’habitude limité à Internet et à la presse et sans contre-attaque claire de l’opposition, s’est bien sûr produit en réaction avec notamment une pétition que je vous invite à signer si vous aimez les petits enfants et que vous voulez qu’il aient des cadeaux à Noel.

Vous allez me dire que je mélange tout :

Pourquoi est-ce qu’il parle de cadeaux de Noel, d’enfants démunis alors qu’il s’agit d’un problème de remboursement de soins ?

C’est simple, j’utilise la même technique que le gouvernement et notre président. Lors de la suppression du lundi de Pentecôte, on nous avait déjà joué la rengaine : Nous devions tous nous sacrifier un peu pour sauver la vie des personnes agées. Que dire contre une telle mesure, nous ne sommes pas des salauds irrespectueux de nos ainés et nous ne pouvions donc qu’abdiquer et accepter cette mesure de préservation d’une espèce pourtant loin d’être en voir d’extinction. Cette fois-ci c’est pire, car la solidarité est encore plus ciblée :

Oh toi qui est malade, tu connais le sens de la douleur, donne donc de ton argent pour les personnes agées.

C’est, si l’on y regarde bien, le sens de cette mesure. D’une certaine manière, Nicolas Sarkozy transpose le célèbre Pas de bras, pas de chocolat dans le domaine égalitaire et républicain de l’assurance maladie.

Mac Donald et l’écologie

Bon, vous allez me dire qu’il y a sans doute un rapport aussi dense entre les deux qu’entre un pape et un mode d’emploi de préservatifs. Je continuerai pourtant.

La dernière campagne publicitaire de Mac Donald comporte une publicité qui a fait réagir certains :

Non au réchauffement de la clientèle (nos restaurants sont climatisés)

Ceux qui ne voient toujours pas le rapport peuvent essayer de se rappeler une ritournelle de notre temps, le “réchauffement de l’atmosphère”. Voilà donc, Mac Donald qui sort un slogan pour promouvoir la présence de climatiseur dans ses restaurants en détournant une phrase écologiste.

Deux possibilités s’offrent alors :

  1. Les publicitaires ignorent que les climatiseurs ont un équilibre écologique très contestable. Et donc, il s’agit d’une boulette.
  2. Les publicitaires savent que les climatisations sont très consommatrices de courant éléectrique et dans ce cas il s’agit d’un jemenfoutisme avancé de cette société. Un retour du “le client d’abord, la santé de la planète après”.

Cela est, dans les deux cas, pathétique, soit par nullité, soit par cynisme.

L’UMP et l’orthographe

À des fins rédactionnelles, je me suis rendu sur le site de l’UMP pour découvrir avec stupeur que leur slogan est :

Imaginons la France d’après

Je n’ose imaginer qu’il n’y ait pas de faute d’orthographe. En effet si on prend le texte tel qu’il est écrit, c’est grave : cela fait 5 ans qu’ils sont au pouvoir ; en être encore à imaginer c’est absurde. Je pense donc qu’ils voulaient dire :

Imaginons la France d’apprêt

Cela devient de suite plus cohérent : “La France n’est pas au mieux et on va lui mettre une bonne couche de plâtre pour que l’on oublie tout ce qu’on lui à fait subir ces dernières années”. Bon, c’est peut-être un peu extrème et l’interprétation souhaitée était peut-être plus dans le sens de la légalisation des talonnettes qui constitue une forme d’apprêt au sens large. Cela revient en effet à rajouter une couche pour être prêt à recevoir quelque chose qui nous donne une stature plus imposante et respectable.

L’UMP à la superette

Rentrant du travail, je suis passé faire quelques courses dans une superette pour pouvoir manger quelque chose le soir. Une fois n’est pas coutume, il y avait un peu de monde à la caisse. Pour tout dire, j’avais deux personnes devant moi et une personne derrière.

Il était possible d’accéder à la caisse où j’attendais en passant par la droite. C’est ce qu’a fait une femme, la quarantaine, en tailleur. Elle l’a tellement bien fait qu’elle m’a doublé passant ainsi devant moi et les personnes qui me suivaient.

Épuisé par la journée de travail, je n’ai pas eu le courage de la remettre à sa place. Légèrement énervé, je l’observais cherchant à découvrir qui pouvait bien se cacher derrière un comportement aussi associal et méprisant. La réponse est vite venue.

Elle a sorti son téléphone, l’a ouvert me permettant ainsi d’apercevoir son fond d’écran. C’était le logo de l’UMP. Cette personne sans gène et méprisante n’était donc rien d’autres qu’une cadre de l’UMP ou une fervente militante. Comme le dit leur slogan :

Imaginons la France d’après

Si on en croit cette expérience, leur vision ressemble plus à celle d’avant : à la France de la monarchie et des passes-droits, à celle où un gouvernement qui préfère faire voter une modification de la constitution inutile au lieu de voter les class actions.