Je sors d’une représentation de Ariane et Barbe-Bleue qui n’a pas été épargnée par les critiques tant au niveau de la musicalité que de la mise en scène. Je passerais complètement le premier aspect pour me concentrer sur le travail de madame Viebrock. On peut s’offusquer de cette réalisation sur plusieurs modes :
- En mode radin, cela peut donner :
Quoi ? une place à ce prix là pour voir une friche industrielle post-communiste.
Pas mal, la minimap à droite mais bon ça n’aide pas à jouer.
J’ai rien compris, c’est la suite d’X-men ? elle soigne les blessures du mec à distance là ?
Bon, j’arrête les plaisanteries reservées aux pauvres ères ayant vus ce spectacle pour retomber dans une critique un peu plus argumentée. La mise en scène est minable. Euh, non ce n’est pas argumenté ça. Je reformule. Elle est nulle. Exemple, le texte est très très descriptif :
Et je te prends dans mes bras !
Dans l’absolu, rien à dire, bien chanté ça peut être interessant mais alors quand le personnage qui dit ça est à 10 mètres de celui qu’elle est censée enlacer, cela fait désordre (cf le mode bouché). Je conçois qu’un metteur en scène prenne des libertés avec le texte mais si cela sert sa mise en scène. Dans le cas de Ariane et Barbe Bleue par Mme Viebrock, ce genre de décalage semble complètement arbitraire.
Pour ce qui est du décor, c’est un espèce de loft post industriel sans les fringues de Loanna. D’ailleurs pour renforcer cette composante people, des images filmés de la représentation sont diffusées sur un écran géant occupant le côté droit de la scène (cf mode hardcore gamer).
Bref, une mise en scène déplorable, un décor et des costumes d’une laideur impressionnante (cf mode radin). J’ai donc essayé de fermer les yeux pour apprécier la musique. Malheureusement, je me suis couché trop tard hier et j’ai donc failli m’endormir. La prochaine fois, je demande à ce que l’on ferme le rideau ou alors devenu prudent je prends mes lunettes de soleil.
Ce n’est en effet malheureusement pas la première fois que l’Opéra de Paris présente des réalisations aussi minables et prétentieuses. Je me souviens notamment d’un Iphigénie en Tauride où le metteur en scène semblait se moquer de l’oeuvre. J’ai d’ailleurs eu la même impression aujourd’hui. Lors d’une des scènes les plus dramatiques, les femmes chantent :
Ouvrez-lui la porte, pour l’amour de Dieu
L’écran géant quant à lui affichait au même instant :
Au clair de la lune …
Ouvrez-lui la porte, pour l’amour de Dieu
Révélateur. Ce n’est peut-être pas encore du grand Guignol mais l’ami Pierrot est déjà là .